Jeunes et travail : Latitude Jeunes conteste les propositions de l’Arizona
Prise de position de Latitude Jeunes
Le 24/03/2025
Sur le plan du travail, le gouvernement fédéral annonçait une hausse du pouvoir d’achat et des améliorations pour les carrières des travailleuses et des travailleurs. Cependant, les mesures que l’Arizona projette de mettre en place dans son accord de gouvernement sont très loin de concrétiser ces objectifs. Elles vont au contraire précariser une grande partie de la population.
Plusieurs points concernant les jeunes nous font craindre pour leur prise d’autonomie, leur épanouissement et leur stabilité.
Accès aux allocations d’insertion
Parmi ceux-ci, il y a la question des allocations d’insertion. Si la limitation du stage d’attente nous paraît être une bonne chose, cette mesure seule est loin d’être suffisante pour garantir à chaque jeune qui en a besoin, l’accès aux allocations d’insertion. En plus de maintenir la limite d’âge à 25 ans pour en faire la demande, l’accès reste toujours conditionné à deux évaluations positives délivrées par l’un des services régionaux de l’emploi. Enfin, l’accord prévoit de limiter les allocations d’insertion à un an maximum.
Flexibilité des travailleuses et travailleurs
De plus, la flexibilité des travailleurs et travailleuses va être augmentée, ce qui aura des conséquences néfastes sur leurs droits, notamment en termes de sécurité de l’emploi, de stabilité et de revenus. Les personnes qui travaillent vont être corvéables à souhait et seront amené·e·s à faire des horaires de travail qui ne laisseront que peu, voir plus du tout, de place à d’autres occupations importantes pour l’épanouissement personnel.
Abaissement du travail étudiant à 15 ans
Enfin, ce sont les mêmes craintes qui nous animent en ce qui concerne l’abaissement de l’âge pour le travail étudiant à 15 ans. Avec la réduction des cotisations sociales et un flou autour des droits de ces travailleurs et travailleuses de plus en plus jeunes, l’Arizona offre une main d’œuvre très flexible et à bas coût pour les entreprises. De plus, l’augmentation du nombre d’heures de travail pour les étudiants et étudiantes est interpellante car elle réduit le temps consacré à l’assimilation des cours et par conséquent à la réussite scolaire et académique des jeunes. Cela augmente également la fatigue physique et mentale, dont les jeunes souffrent déjà beaucoup, et réduit le temps qu’ils et elles peuvent consacrer à des activités essentielles à leur épanouissement personnel, comme le sport, les mouvements de jeunesse, le volontariat, ou simplement passer du temps en dehors de chez elles·eux et de l’école. Les premiers et premières jeunes à prendre le chemin du travail seront celles et ceux qui sont issu·e·s des milieux les plus précarisés. Et bien souvent, il ne s’agira pas pour ces jeunes de gagner un peu d’argent de poche, mais d’aider la cellule familiale à boucler des fins de mois qui sont déjà probablement difficiles.
Les droits des jeunes doivent être protégés
On ne peut pas laisser l’Arizona dire aux jeunes que leur force de travail est plus importante que leur éducation et leur bien-être. L’idéal que nous voulons pour les jeunes est qu’ils et elles puissent développer une citoyenneté responsable, active, critique et solidaire. Les jeunes et leurs droits doivent être protégés et pour cela, il est nécessaire que notre société soit plus juste et que des mesures en leur faveur soient prises.
Pour toutes ces raisons, Latitude Jeunes et tout le réseau associatif de Solidaris se joignent au mouvement de grève de ce lundi 31 mars.